La peinture Tunisienne qui défie :
- Teycir Arjoun
- 3 juin 2020
- 2 min de lecture
Dernière mise à jour : 19 juin 2020
L’engagement en peinture c'est l'opposition « de l'art pour l'art ». C’est une notion qui ne cherche pas seulement à exprimer une esthétique artistique, mais à véhiculer un message à forte charge émotive qui ne pouvait pas être transmis en mots. L'art de peindre, cette prédilection harmonieuse est de manier le pinceau comme le souffle léger d'une pensée . "Non, la peinture n’est pas faite pour décorer les appartements, c’est un instrument de guerre offensif et défensif contre l’ennemi." Picasso (1937)
En Tunisie , la production picturale est apparue durant le protectorat français, à la fin du XIXe siècle , une période pendant laquelle le peuple tunisien a beaucoup souffert et c'est pourquoi après l'indépendance de la Tunisie en 1956, le mouvement pictural tunisien est entré dans une dynamique d'édification nationale, des artistes se mettant au service de l'État avec une seule authenticité qu'il défendait , celle d'exprimer la vérité sociale et l'engagement pour soutenir toutes les libertés , surtout celle de la liberté d'expression et de création .
Parmi ces artistes peintres nous pouvons mentionner le peintre tunisien Hatem el Mekki né le 16 mai 1918 à Jakarta (Indonésie) et décédé le 23 septembre 2003 à Carthage d’un père tunisien et d’une mère Javanaise.
Hatem el Mekki était l’un des artistes les plus engagés de sa génération Avec son esprit indépendant, réfractaire et désabusé il peint la réalité tunisienne, qui a été longtemps escamotée par la colonisation française avec des signes, des caricatures et des dessins politiques favorables au combat national sous le pseudonyme de Mahmoud où il a réalisé des dessins politiques soutenant la résistance nationale contre la colonisation française. Ces réalisations picturales multiples dénoncent les crimes de guerre de l'armée francaise en Algérie, Au Viétnam et expriment les positions humanistes et progressistes de toute la société démocratique tunisienne contre le terrorisme français .

Gendarme français arrêtant un patriote, 1955 72.5 by 60.3cm.; 28 1/2 by 23 7/8 in
Ses toiles des années 1940-1960, se caractérisent, d’ailleurs, par un expressionnisme véhément : constructions tourmentées, lignes tordues , formes brisées et couleurs sombres avec le noir qui rappelle une peinture politique , et le rouge qui signe la révolte et propose la critique .

Les réfugiés , 1958 23½ x 19 1/8in. (59.5 x 48.3cm)
Hatem El Mekki se fait remarquer précocement par ses talents de dessinateur, ainsi, ses peintures, proclamatrices d'opinions, sont de véritables témoignages dans lesquels il cherchait à témoigner de la réalité du peuple ,dénoncer la violence, l’exploitation et la misère dans une époque souvent tourmentée où rare sont les peintres Tunisiens qui comme lui , ont osé expérimenter publiquement leur solidarité avec les luttes sociales qui se sont développées dans notre pays à l'époque .

Enfant au coq, 1955 23½ x 19 1/8in. (59.5 x 48.3cm.)
Grâce à diverses techniques, des formes, des contours, des lignes, des espaces, des jeux de fonds et de formes et des superpositions textes-images, abstraits et ouverts à plusieurs interprétations , Hatem El Mekki a réussi à exposer son travail un peu partout, en Tunisie, aux États-Unis, en Chine (Pékin, 1962), en Allemagne (Mannheim, Bonn et Berlin en 1978-1979) et en Égypte (Le Caire, en 1958 et 1970) Et Sa dernière exposition remonte à 1988, à la galerie Alif, à Tunis .
les sources :
Yorumlar